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Publié par fxg

Une virée à la cité Henri IV « pour voir ce qui se passait »

Que faisait Ruddy Alexis cette fameuse nuit du 17 au 18 février 2009 quand le syndicaliste de la CGTG, Jacques Bino, a été tué ? C’est autour de cette question que l’essentiel des débats a porté pour cette cinquième journée d’audience du procès en appel de Ruddy Alexis à Paris. Cette fois, les bancs de la défense sont mieux garnis. Me Démocrite a vu arriver en renfort son confrère Ernest Daninthe et Philippe Edmond-Mariette du barreau de Fort-de-France.

Le président de Journa a d’abord listé les appels passés et reçus sur le portable de l’accusé, avant de développer son emploi du temps… Ruddy Alexis se trouvait ce soir-là, vers 21 heures, avec Patrice Harris au pied de la tour Lauricisque, à 500 mètres de la cité Henri IV. Ils attendent Henri Prudon puis décident de se rendre à Baie-Mahault. Les problèmes de circulation les poussent à rebrousser chemin et ils se rendent à Bergevin, chez Philippe Horn. Là, Henri Prudon appelle Patrice Forbin et Didier Zénon. Il est déjà 22 heures. Une fois réunis, les cinq hommes embarquent à bord de deux voitures, direction la cité Henri IV. « Pourquoi êtes-vous sorti malgré les barrages, le rationnement de l’essence et le risque d’échauffourées ? », demande l’avocat général Philippe Courroye. « Pour voir ce qui se passait, répond Ruddy Alexis. Prudon m’a appelé et m’a dit que c’était chaud. » L’avocat général lui rappelle ce qu’il a dit au juge d’instruction : « Je suis un gars sérieux avec une femme et une petite fille, je ne me serai jamais permis de sortir avec un contexte social aussi tendu. » L’accusé fait son mea culpa : «  J’ai menti… Je ne voulais pas être inquiété par cette affaire. »

Les deux voitures se suivent. Prudon est en tête et, quand au niveau de la cité Chanzy, il voit une voiture de la brigade anti-criminalité, il vire à gauche. Alexis poursuit tout droit et se gare devant l’entrée du bâtiment où se trouve l’appartement de Forbin. Il reste dans la voiture pour écouter RCI qui a un journaliste sur place. Au bout d’un moment, il voit arriver et rejoint Prudon, Zénon et Forbin. Ils se sont changés dans l’appartement de ce dernier et ont le visage masqué par un foulard. « J’ai eu un désaccord avec Didier Zénon à ce sujet et je me suis désolidarisé d’eux. Je me doutais qu’ils allaient faire de la casse ou autre », explique l’accusé qui estime son temps passé à la cité Henri IV de trois quarts d’heure à une heure. « J’ai préféré prendre ma voiture et partir ». Des pillages ont lieu au niveau du centre commercial où se trouvent les magasins Tout l’or du monde et la Sodelec… « C’était quasiment un spectacle », se souvient-il. 

L’audition de témoins, par visioconférence, commence par celle d’un homme qui affirme n’avoir pas vu une personne tirer, mais deux qu’il prend pour des militaires. Avant les coups de feu, il assure avoir entendu crier « c'est la BAC », mais n’avoir vu que des personnes cagoulées. Et quand enfin, on pense en apprendre plus avec le témoignage de Mme Dursus qui, aux assises de Basse-Terre, avait certifié que le tireur ne pouvait être Ruddy Alexis, on apprend qu’elle a fait défection, qu’elle ne témoignera pas. A la place un policier de la BAC : « La balle Brenneke qui a tué Bino peut-elle provenir d’un tir des forces de l’ordre », lui demande Ernest Daninthe. « Toutes les balles Brenneke ont été retirées de nos équipement des semaines avant le meurtre. »

Ce 17 février 2009, Ruddy Alexis a quitté les lieux à 23 h 30, laissant Harris et Horn : « Ca sentait mauvais », explique-t-il. Il a mis une heure et demi pour rentrer à Petit-Bourg tant la circulation est entravée. A 0 h 19, Prudon l’appelle. Durée de l’appel : une seconde. Puis Ruddy reste sur répondeur jusqu’à 1 h 09, moment auquel il rappelle Prudon sans parvenir à le joindre et, à 1 h 59, il envoie un SMS à Patrice Harris pour qu’il dise à Prudon de le contacter par SMS… « Pourquoi des SMS ? », demande de Journa. « Nous savions que les lignes n’étaient pas sûres. » Ca n’empêchera pas Zénon d’appeler Forbin à 3 h 26…

FXG, à Paris

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T
<br /> ...Oui mais un listing téléphonique ne dit pas s'il a pu ou n'a pas pu communiquer autrement, voire même avec un autre téléphone, ni même s'il est l'auteur du sms attribué à son téléphone, depuis<br /> tout ce temps Colombo n'aurait laissé aucun expert sur sa faim.<br />
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