Route du Rhum - Destination Guadeloupe - Victorin Lurel
Victorin Lurel, président de la Région Guadeloupe
"La Route du rhum, c'est l'équivalent d'un tour de France ou de l'arrivée du pape dans un pays"
La Guadeloupe a lancé, après l'édition de 2006, son plan nautisme. Le résultat se résume-t-il à Guadeloupe Grand large ?
J'ai demandé à la SEM patrimoniale de porter cette initiative et Guadeloupe Grand large a été créée pour structurer la filière, pour former, professionnaliser, mutualiser et moderniser. Il y a une première fournée de six jeunes skippers et le plus jeune d'entre eux, Nicolas Thomeas, partira sous less couleurs de G2L. Souvenez-vous quand il y avait un Bistoquet ou un Jean-Noël, nous étions tous contents, mais ils étaient rares. aujourd'hui, nous avons six Guadeloupéens quand il y a douze Malouins. C'est le résultat d'un investissement, mais il ne faut pas s'arrêter là. Le nautisme est une nouvelle frontière, une filière...
Que dîtes-vous de ceux qui considèrent que cette course est une affaire de Blancs ?
Ca fait 36 ans que ça dure ! Ca veut dire que c'est une formidable résistance. Il y a des gens qui s'interrogent : est-ce que la mer, c'est notre affaire ? Oui, c'est notre affaire ! Nous sommes entourés d'eau. Il faut savoir vivre avec et en faire la conquête. Mais la vraie question est de savoir s'il peut y avoir une appropriation, une démocratisation voire une massification, que les masses populaires s'intéressent à ça par l'exemplarité, par l'imitation... Il faut toujours des pionniers ! Aujourd'hui, la route du rhum est devenue proprement guadeloupéenne. Le nom de la Guadeloupe est associé au caractère mythique de la course. C'est à nous à en faire notre véritable affaire. C'est ce que j'ai voulu faire avec ces 10e édition.
La Région est le partenaire majeur de cette 10e édition. Combien ça a coûté et combien ça rapporte ?
5,7 millions tout compris...
Plus que pour la Banque postale, l'ancien partenaire majeur ?
La Banque postale, c'était 4 millions, nous, c'est 1,5 millions avec Penduick. Mais au total, tout confondu, on arrive à 5,7 millions et ce sont essentiellement des entreprises de Guadeloupe. en retour, rien que pour les activités économiques, c'est au bas mot entre 4,5 et 5,5 millions. On n'arrive pas à quantifier le tout... En termes de retombées médiatiques et d'unités de bruit médiatique (UBM), c'est plus de 20 000 UBM, l'équivalent d'un tour de France cycliste ou de l'arrivée du pape dans un pays ! Et puis, il y a ce qui reste lorsque l'événement est terminé : la notoriété; les retombées, les séjours, la positivité.
Après la crise sociale de 2009, la dernière Route du rhum a-t-elle permis de modifier l'image de la destination ?
Elle a permis en tout cas une remontée car l'activité économique s'était effondrée avec un recul de 4,8 % du PIB. La Route du rhum a été des moteurs qui nous ont permis de revenir. J'espère que cette fois, en pleine crise économique, la Route du rhum contribuera à nous relancer.
Propos recueillis par FXG