Ruddy Alexis, le proces 2
Fin de la stratégie de l’esquive pour la défense de Ruddy Alexis
Apres 48 heures d’interruption, le procès en appel de Ruddy Alexis, arrivé hier matin devant la cour d’assises de Paris, n'a vraiment commencé que mardi en milieu d’après-midi. Et encore, ce n'était qu'un passage en revue des éléments de son curriculum vitae... Il est l’homme accusé (et acquitté) du meurtre de Jacques Bino en février 2009 à Pointe-à-Pitre. Auparavant, comme lundi au premier jour d’audience, une longue joute verbale, technique mais cruciale pour l’accusé, a occupé les débats. Pour prendre connaissance des milliers de pages du dossier, Me Mirabeau, avocat parisien dépêché par Me Démocrite, l’un des trois avocats guadeloupéens de Ruddy Alexis, demande un renvoi de quelques jours. Le président refuse. Me Mirabeau en conclut qu’il ne peut assurer la défense de son client et fait venir un membre du conseil de l’ordre des avocats. Le président balaye l’obstacle. En le nommant d’office.. « Mais je vais decouvrir le dossier comme les jurés et je n’aurai rien à leur apprendre », s’emporte Me Mirabeau qui se désaisit aussitôt de son client. Les parties civiles dénoncent « une nouvelle stratégie dilatoire de la défense pour éviter que le procès ne se tienne ». « M. Alexis et ses conseils savent depuis quatorze mois qu’ils allaient comparaître, les droits de la défense sont réunis », martèle Philippe Courroye qui parle de « stratégie d’esquive ». Le president de Journa règle la question en désignant d’office Me Mirabeau. « Vous n’êtes plus, lui dit-il, l’avocat choisi de Ruddy Alexis, mais son avocat commis d’office… Ses autres avocats choisis qui sont restes en Guadeloupe peuvent être là dès demain !Vous êtes quatre avocats dont trois historiques, libre a eux d’etre là pour assurer la défense de leur client. Il leur appartient de savoir s’ils veulent laisser Ruddy Alexis avec le quatrième qui n’a pas connaissance du dossier… » Il ajoute, en se tournant vers Ruddy Alexis : « Vous ne les avez pas récusés, vos avocats ? » Mirabeau intervient : « Ne soyez pas les otages d’une défense qui n’est pas présente. A elle d’etre claire sur son engagement à défendre ce monsieur. » Le président appelle Ruddy Alexis à la barre. « Je ne pourrais pas l’assister », l’interrompt l’avocat. « Vous restez et vous vous taisez si ne vous ne voulez pas lui parler », le coupe sèchement le président de Journa qui commence son interrogatoire…
Il y a eu, dans la salle, un petit mouvement. Me Jean-Claude Durimel qui plaidait auparavant dans une chambre voisine, est sorti vivement de la salle... Pour sûr, cet après-midi, on devrait voir arriver Me Démocrite prendre enfin en main la défense de Ruddy Alexis devant la cour d’assises de Paris.
FXG, à Paris