Taxe Chirac
La loi de finances 2025 ne prévoit finalement aucune exemption pour la taxe sur les billets d'avion (TSBA) relativement aux vols partant et à destination de l'Outre-mer. Annoncée par Bercy, la compensation par la hausse des crédits de Ladom ne convainc pas les députés.
Pascal de Izaguirre, le pdg de Corsair et patron de la Fédération nationale de l'aviation (FNAM), avait vu juste : l'Outre-mer n'avait aucun moyen d'échapper à la hausse de la taxe sur les billets d'avion (TSBA) aussi appelée « taxe Chirac » : aucune exemption pour les Outre-mer ne figure dans la version finale du Budget de l'État pour 2025.
Jeudi 6 janvier, le gouvernement l'a confirmé par l'intermédiaire des services du ministère de l'Économie. « Pour la hausse des billets en classe économique, [la taxe] passe à 7,40 euros au lieu de 9,50 euros dans la copie initiale », assurait Bercy, en faisant allusion à un compromis trouvé au Sénat lors de la discussion budgétaire. La « taxe Chirac » est donc presque triplée : elle était jusqu'ici de 2,63 euros par billet d'avion.
Contre l'évidence, le ministère de l'Économie assure que « la hausse des crédits de Ladom permet de compenser totalement cette hausse de billets pour les ultramarins ». Cette hausse est de 14 millions d'euros, sur un budget total de Ladom proche de 100 millions d'euros. De quoi, peut-être compenser la hausse pour les bénéficiaires des aides au voyage de l'Agence pour la mobilité des Outre-mer mais certainement pas pour tous ceux qui prendront un billet d'avion au départ ou à destination des Outre-mer. Contactée par France-Antilles, Ladom ne dispose « pas d'informations complémentaires » et communique pas sur le sujet.
50 millions pour la Corse
Une dernière partie de ce sujet, pourtant connue de longue, fait bondir les députés ultramarins - farouchement opposés depuis le départ à la hausse de la « taxe Chirac » - c'est le « soutien budgétaire » du gouvernement apporté à la collectivité corse. Son montant sera de 50 millions d'euros pour une île peuplée de 350 000 habitants. Les 2,3 millions de Français de l'Outre-mer, eux, devront faire avec une augmentation du budget de Ladom de 14 millions d'euros. Comme « compensation totale », il était sûrement possible de faire mieux. D'autant que les compagnies aériennes, elles, risquent fort de répercuter sur les billets d'avion jusqu'au dernier centime de hausse de la « taxe Chirac ».