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Publié par fxg

Paris noir

Le « Paris noir » de Beaubourg est aussi et même surtout antillais

Le musée d'art moderne et contemporain met en avant les artistes afro-descendants pour sa dernière exposition avant une fermeture pour rénovation de cinq ans. « Paris noir » présente jusqu'au mois de juin prochain des œuvres d'immenses artistes parmi lesquels Frantz Absalon, Sarah Maldoror, René Louise ou encore Miguel Marajo.

« Paris ! Nombril du monde / À la merci de l'Afrique ! » Le poète guyanais Léon-Gontran Damas ne s'y était pas trompé, lui qui décrivait de façon inimitable ses nuits parisiennes – et fortement alcoolisées – dans son mythique recueil poétique « Black Label ». Le centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, mieux connu par le nom de sa rue du 3è arrondissement, « Beaubourg », ne l'a pas oublié : une partie de l'exposition « Paris noir » est consacrée à son héritage.

Dans les rues de la capitale, dès les années 40, « une conscience internationale noire se forge autour des penseurs de la négritude comme les poètes Léopold Sédar Senghor ou Léon-Gontran Damas, et d’artistes modernes, rappellent les commissaires de l'exposition dans leur présentation scientifique. Le Discours sur le colonialisme (1950) d’Aimé Césaire puis le premier Congrès des artistes et écrivains noirs à la Sorbonne (1956) permettent l’essor d’une pensée panafricaine et anticoloniale en France. » Une salle entière de l'exposition « Paris noir » est également consacrée au Martiniquais Edouard Glissant, père du « Tout-Monde ». L'exposition toute entière a pour but affiché de « retracer la présence et l’influence des artistes noirs en France entre les années 1950 et 2000. »

Au-delà de la négritude

S'ils n'oublient rien des fondateurs de la négritude, les organisateurs de l'exposition sont bien loin de s'y limiter et balayent un spectre très large, aussi bien sur le plan historique que sur celui des pratiques artistiques. Les visiteurs de l'exposition retrouveront ainsi des films de Sarah Maldoror, des installations de Frantz Absalon et des peintures de Miguel Marajo. « Mes personnages, les nez gros hideux, je les ai appelé comme ça pour sortir de l'insulte, explique aujourd'hui l'artiste martiniquais. Cette exposition est une opportunité très importante de nous exprimer : le caractère anti-colonial et la lutte font partie de la tribune. »

Attention toutefois à ne pas s'enfermer dans un art militant et focalisé sur la question du racisme. Miguel Marajo poursuit : « Je fais tout pour ne pas rester derrière une étiquette de victime et c'est un jeu difficile. Il faut trouver un terrain pour une communication, même violente. Aujourd'hui, l'expression est à la fois libérée et étouffée : quand on crie trop fort, on sature les canaux et si on ne crie pas, on n'est pas entendu. » L'on peut regretter que cette exposition ait omis les sculptures de Roussi, elles parlent.

FA Paris

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