Césaire au Panthéon
Césaire s’inscrit dans la maison des grands hommes de la République
On a pensé à Mitterrand quand il est entré, sans la rose au poing. Nicolas Sarkozy, émanation de la nation pour cet hommage à Aimé Césaire, a traversé la nef jusque sous la coupole pour rejoindre sa place à côté de Jacques, le fils aîné d’Aimé Césaire. Il y a eu le film d’Euzhan Palcy, la voix et les images de Césaire. Il y a eu la flûte de Dédé Saint-prix, trois thèmes déclinés… « Je ne sais pas si c’était une valse, je me suis calé sur les images », a indiqué le flûtiste après la cérémonie. Les comédiens, Jacques Martial, Mariann Mathéeus, Bakary Sangaré et les autres ont joué avec lui, des paroles, des phrases, des mots de Césaire. Au cœur du Panthéon, sous la coupole. Puis, le président s’est levé de son fauteuil pour rejoindre le pupitre, debout face au public. C’est le temps de l’hommage à Césaire par le président Sarkozy. Henri Guaino a rédigé la trame du discours, puis les collaborateurs spécialisés outre-mer ont complété.
Il y a eu beaucoup de poésie dans la bouche de Nicolas Sarkozy et beaucoup d’audace aussi dans le choix de certaines citations choisies. Il répète à plusieurs reprise « le peuple de Martinique ». Mieux, il se répond à lui-même, à son discours de Dakar, lorsqu’il cite : « Nous sommes là pour dire et réclamer : laissez entrer les hommes noirs sur la grande scène de l’histoire. » Mais tout de même ce que Sarkozy préfère chez Césaire, c’est la départementalisation : « Le plus beau combat de cette vie politique, le plus grand qu’il engagea et gagna. » Car Césaire, explique le président, a mis le mot de départementalisation à la place et en fit l’instrument de décolonisation.
Il dit encore : « Le peuple Martiniquais ne voulait pas l’indépendance, il voulait l’égalité des droits. Il le comprît. » Nicolas Sarkozy ajoute peu après : « Mais il voulait aussi que l’on reconnut le droit à l’indépendance pour la Martinique parce qu’elle n’était pas une province comme les autres… » Le président a cité et rendu hommage au Discours contre le colonialisme, « une leçon de morale, pas un discours politique », et aussitôt après à « La lettre à Maurice Thorez », à son engagement pour le oui à la Constitution de 1958, à son amour pour la France de Malraux, la France des droits de l’Homme.
« A aucun moment, il ne parla contre la France… Il n’a jamais cesser de pousser la France à faire son examen de conscience. Et il achève dans une dimension poétique et politique : « Ces mots posés sur le malheur, ces mots posés sur le mystère, ces mots qui ont rendu une partie de l’humanité l’identité qu’on lui refusait et lui ont permis de vivre debout et libre, ces mots sont écrits en français par un poète martiniquais. » Une dame a bien résumé : « Un discours humain, pas politique et extrêmement fin. Il a été très travaillé et même au point de vue élocution ; le président a été sincère. Avec les années, il a appris à connaître Césaire. On lui a bien préparé son discours, mais il l’a bien dit. »
Dans la crypte
L’inscription dans la crypte, des lettres d’or en haut-relief, s’achève par les mêmes vers que ceux qui sont sur sa tombe à Fort-de-France. Ce sont Jacques Césaire, Daniel Maximin, l’Elysée aussi, qui ont décidé quels mots composeraient cet hommage national. Il a fallu attendre que le président lise son allocution avant qu’on ne la découvre. Entre deux cryptes en sous-sol.
Celle à gauche porte les noms de Marcelin Berthelot, Paul Painlevé, Jean Perrin, Louis Braille. A droite, on lit les noms de Jean Jaurès, Félix Eboué, Louis Delgrès, Toussaint Louverture et Victor Schoelcher. Jacques Césaire et sa nièce Emmanuelle, la fille de Jean-Paul Césaire, ont suivi le président dans la crypte. La scénographie et les lumières (assurées par le grand Gilles Papillon) à l’intérieur du Panthéon ont donné toute leur majesté à cet instant solennel que cet hommage de la Nation.
Au premier rang de la nef ouest, les ministres, anciens, nouveaux, Guéant, Juppé, Mitterrand, Fillon, Jégo, Girardin, Le Pensec, Lemoine, Stirn, Penchard, Léon Bertrand qu’on revoit à Paris depui sa sortie de prison… Dans le transept, au nord, les sénateurs avec leur président Gérard Larcher entouré des Martiniquais Serge Larcher et de Claude Lise. En face, au sud, les députés. Serge Létchimy semble accablé. On apprendra qu’il a été touché par un deuil la veille. Nicolas Sarkozy lui serre longuement la main en remontant de la crypte et avant de faire signe à Fillon pour lui signifier le départ. Sarko est sorti sous un tonnerre d’applaudissement. Du coup, il est allé serré des mains avant de monter en voiture. Puis, c’est Juppé et Fillon qui ont été applaudis. Lionel Jospin a suivi, il s’est fait un peu huer par les militants UMP rassemblés là, et est parti à pied.
FXG, agence de presse GHM)
Sortie du Panthéon
Fillon salue la foule en partant
Martine Aubry et Ségolène Royal
Jean-François Copé et Euzhan Palcy
La foule sur la place du Panthéon
Léon Bertrand et Patrice Tirolien
Brigitte Girardin et Ségolène Royal
Willy Bracciano de France 24 et Hortense Assaga de Tropique FM et Afrique 24
Vincent Campredon, conseiller militaire de Marie-Luce Penchard, et Yves Jégo
Jean-François Copé et Olivier Biancarelli
Annick Pastour, élue municipale de Hyères, et Nathalie Fanfant en pleine disccussion pendant qu'arrive le président de la Cour des comptes, Didier Migaud
Renaud Donnedieu de Vabre et Brigitte GirardinArrivée du président Sarkozy dans la nef du Panthéon
Les délégués de classes des 6e et 5e du collège Aimé Césaire de Grenoble avec leur principal, Mme Ficheux, et un enseignant, M. Régo. Ce sont les élèves qui ont choisi de baptiser leur collège du nom d'Aimé Césaire, il y a deux ans.
Euzhan Palcy au Panthéon
FXG et Roland Dumas
Greg Germain salue l'élégance de Bernard Hayot devant la ministre de l'Outre-mer
Henri Guaino, Jack Lang et...
Claude Guéant et MLP
Jacques Césaire et Jean-Pierre Passe-Coutrin de Sarcelles
Greg Germain et le préfet d'Anger, Richard Samuel
Lionel Jospin
Jean Tibéri
Copé en situation post-débat sur la laïcité et l'islam
Le rang des conseillers du Château
Reflet ou vision artistique du Panthéon